La matière comme prolongement de l’âme

Formé à la sculpture sur pierre et à l’art-thérapie, Ortiz développe depuis plusieurs années une œuvre plurielle, faite de sculptures, de dessins et de gravures. Son univers artistique, à la fois dense et poétique, se déploie lors d’expositions en France comme à l’étranger. Il partage également son savoir-faire en tant que professeur de sculpture et de modelage, notamment au Centre d’arts plastiques de Neuilly-sur-Seine et à La Sorbonne Sciences, où il transmet avec passion la rigueur du geste et l’écoute de la matière.
Chez Jean-François Ortiz, l’acte de création naît d’un équilibre subtil entre intuition, technique et inspiration, mais aussi du hasard, qu’il accueille comme un allié. Pour lui, créer ne relève pas d’un simple geste artistique : c’est une expérience sensorielle totale, une mise en jeu de tout l’être, où le corps, la respiration et l’émotion sont profondément engagés. Il affirme être extrêmement attentif à sa gestuelle, car c’est à travers elle que transite ce qui le traverse intérieurement. Créer devient alors un état de réceptivité intense, un abandon à la matière et aux sensations.
L’influence de ses racines andalouses est palpable dans ses dessins, présentés dans le cadre de cette exposition. Ces œuvres nous transportent dans des paysages de silence, baignés de torpeur et d’évocation. Des natures vaporeuses, des visions maritimes, des ciels en suspension… Autant d’images qui semblent flotter entre rêve et réalité. Ortiz emploie des pastels secs, des pigments naturels et des poussières minérales, qu’il fusionne dans une alchimie picturale subtile, faisant émerger des formes à la fois fragiles et puissantes.
Son art, profondément incarné, fait dialoguer le corps et la pierre, le souffle et la lumière, dans une recherche constante d’harmonie intérieure. Chez Ortiz, la matière devient le miroir d’une vie intérieure en mouvement, d’un imaginaire traversé par les souvenirs, les éléments et la mémoire des lieux.

