La liberté de la couleur et du geste

Isabelle Lamrani est une artiste peintre française, née en 1965. Son œuvre est un espace de liberté, de quête intérieure et d’étonnement sincère. « Je ne sais jamais à l’avance ce que je vais trouver sur la toile quand je commence à peindre. C’est précisément pour ce moment de surprise que j’y vais », confie-t-elle.

Pour Lamrani, la peinture est avant tout synonyme de liberté : liberté enfantine, obstinée, indépendante, arrachée au quotidien. Une toile n’est pas pour elle un simple motif, mais un terrain de jeu, d’expérimentation, de rencontres entre couleurs, formes et textures. Elle travaille de façon intuitive, sans dessein préétabli, sans esquisse ni modèle. « Je ne veux rien “représenter” », explique-t-elle, « je laisse simplement le matériau se révéler ».

Le geste peint est une véritable épreuve physique, presque un combat contre la toile. Chaque coup de pinceau réagit à ce qui est déjà présent à la surface. Parfois la peinture naît d’un trait spontané, parfois elle émerge après des dizaines d’essais. Selon l’artiste, la meilleure œuvre est celle qui semble naître d’elle-même, fruit d’un dialogue intense avec la matière.

Le choix de l’abstraction par Isabelle Lamrani découle naturellement de sa recherche de liberté. Ses toiles ne se conforment à aucun récit ni à aucune logique figurative. Au centre de son travail se trouve la matière : encres, peintures, leur transparence, leur fluidité et leur résistance. Souvent la composition commence par un geste, une tache ou une trace d’encre. Cette empreinte peut disparaître ou, au contraire, persister, traverser toutes les couches de couleurs et devenir le cœur de l’œuvre. L’artiste l’accepte alors, la révèle et la magnifie : « La trace mérite sa place. Elle devient motif. Elle a survécu — donc elle est importante ».

Les toiles d’Isabelle Lamrani naissent de l’impulsion : comme un éclat de rire, comme un élan. Elles vibrent de spontanéité, de densité et d’audace. « Beaucoup de cœur et de témérité », résume l’une des critiques. Sa peinture ressemble à la vie elle-même : vive, troublée, impétueuse. On y sent le caractère, l’énergie, le tempérament méditerranéen. Ses œuvres semblent respirer : elles bougent, oscillent, entraînent le regard dans un rythme singulier.

Une fois la toile achevée, Lamrani s’en détache : « Je n’occupe plus aucune place dedans. Elle vit désormais par elle-même ». Pour elle, la peinture n’est pas un aboutissement, mais un instant offert à soi et au spectateur — simple et nécessaire, telle une respiration.

En 2018, nous avons eu l’occasion d’exposer les travaux d’Isabelle Lamrani à travers l’exposition “Résonances”, réalisée en dialogue avec les textes de Pierrette Fleutiaux : des extraits de ses écrits étaient accrochés aux côtés des œuvres, enrichissant leur lecture et prolongeant leur résonance poétique.

2023

Extrait, Galerie Édouard M, 76 Varengeville

2018

Un oeil sur le Monde arabe, Institut du Monde Arabe, Paris

Résonances, La Clairière, avec Pierrette Fleutiaux, Paris

2017

Centre d’Art et de Création, Aulnay

Hangzhou Fair International, Chine

2015

Galerie Metanoïa, Paris

2014

Médiathèque, Calvisson

Galerie Talbot, Montpellier

2012

Les Hivernales, Paris-Est Montreuil

La Balle au Bond, Paris

Galerie Art&Events, Paris

2011

Galerie Art Présent, Paris

2010

Ile des Embiez, Var

Galerie Art Présent, Paris

2009

Galerie Étienne de Caussens, Paris

La Bellevilloise, Paris

2008

Salon d’Automne, Paris

Mairie du XXe, Paris